L' architecture vernaculaire du
Grésivaudan,
marqueur de
son territoire.
La charte du patrimoine bâti vernaculaire a été
ratifiée en octobre 1999 par l'ICOMOS (Conseil International des
Monuments et des Sites), organe officiel de l'UNESCO pour le patrimoine
mondial culturel. A cette occasion les bâtiments vernaculaires ont été
définis en résumé comme : exprimant une architecture locale
traditionnelle en phase avec son milieu.
Le Grésivaudan a la chance d'avoir conservé un
bâti vernaculaire ancien, qu'il devrait savoir valoriser pour affirmer et
développer son identité en contrepoint d’une urbanisation banalisante.
Cette démarche conservatoire, au-delà d’un devoir de transmission
culturelle aux générations futures, présente une véritable valeur économique
en matière d'attractivité du territoire, tant pour ses habitants que pour
les investisseurs extérieurs.
Le Conseil de Développement souhaite donc
contribuer à sensibiliser élus et administrés à la sauvegarde d’un
certain nombre de référents culturels patrimoniaux, sur lesquels appuyer
une spécificité valorisante. Il est en effet tout à fait possible, et
même indispensable, de valoriser ce patrimoine en intégrant le contexte
culturel environnant et les modes de vie actuels.
Des dynamiques économiques autant qu’idéologiques
ont bousculé jusqu'à les détruire ces témoignages du passé devenus
encombrants : le modernisme mal assimilé des années 50 à 70, le
pastiche de l'ancien des années 80 à 2000, le postmodernisme plus récent,
la transition écologique trop systématique, ont été ou sont encore
aujourd’hui autant de raisons invoquées pour effacer nos racines.
La mondialisation est omniprésente, et dénoncer
la banalisation qu'elle engendre peut vite devenir suspect. Dans ce
contexte, le Grésivaudan doit assumer sa spécificité pour qu’elle
devienne désormais une force, dans un contexte économique et
culturel tendant par réaction à valoriser les particularités locales.
Les moyens d'actions pour la
valorisation patrimoniale vernaculaire.
Les élus locaux disposent d'outils législatifs
permettant d’identifier et valoriser les éléments patrimoniaux
remarquables : paysages, bâti vernaculaire, bâti historique, petit
patrimoine, etc. L'identification et le recensement nécessitent cependant
un travail préalable d'investigation. La phase suivante, à savoir la mise
en place de dispositions garantissant la mise en valeur des éléments
répertoriés, est particulièrement délicate dès lors qu'elle
confronte l’intérêt (déclaré) général avec l’intérêt privé.
L'aménagement soigneux d’une grange dans un
hameau, patrimoine bâti vernaculaire privé, peut s'avérer
plus onéreux que sa démolition et son remplacement par une construction
contemporaine n’ayant pas su prendre en compte l'esprit du lieu.
Il est donc nécessaire de sensibiliser élus,
techniciens et administrés à cette dimension collective de l’habitat
vernaculaire, trop souvent reléguée au rang des contraintes
« liberticides » entravant la liberté individuelle – en
l’occurrence celle de détruire l'histoire locale. Le sujet est
certes délicat et nécessite l'aide de spécialistes, mais aussi celle
d'instances politiques et techniques supra communales.
La
contribution du Conseil de Développement au thème de l'architecture
vernaculaire en 2018
Cet été un stagiaire a été
embauché par le CD pour photographier des éléments de l'architecture
vernaculaire sur l’ensemble du territoire de la CCLG. Le millier de
photos réalisées, mettant en valeur de nombreux détails, a permis de
constituer une photothèque de base permettant d’identifier et illustrer
les caractéristiques architecturales spécifiques des différents secteurs
du territoire.
Il sera loisible à tout un chacun d'aller y
puiser pour différentes recherches locales, mais aussi pour voir en quoi
certains détails, certains traitements, prennent une importance
insoupçonnée dans la perception de la construction une fois achevée.
Ce travail devrait ainsi servir à sensibiliser,
informer, ou conforter un large public sur la cause trop longtemps
négligée, dans notre vallée, du « bâti patrimonial
vernaculaire ».
Jean-Claude
POUTISSOU
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