Centre
village Bernin
Suite
à l'article du Dauphiné libéré du 04 mars 2018 relatif au projet « Coeur
de village »dont la parution nous inspire les réflexions suivantes :
Cœur
de village :
Une
opération délicate, pleine de paradoxes.
L'intérêt
d'une telle opération est indéniable, la revitalisation d'un centre-bourg donne
toujours lieu à beaucoup d'espoirs, celui nostalgique de voir renaître un
espace de rencontres, le café, la terrasse, le banc à l'ombre, l'autre économique de connaître une nouvelle
activité commerciale avec des rez-de-chaussée animés, …,et bien d'autres.
Sans
vouloir rompre le charme et casser le rêve, un retour à la réalité de notre
époque s'impose : la litanie des grandes surfaces se décline à moins d'1
km du projet, fragilisant toute
initiative d'implantation de commerces de proximité, l'accélération du développement du commerce
en ligne se dessine, qui pourrait rendre obsolètes ces différents modèles et,
au passage, répondre au problème du
service aux personnes peu mobiles, avec la livraison à domicile .
En
conséquence le sujet est délicat et le positionnement des objectifs devient
difficile. Le projet devient tout autant qualitatif que quantitatif.
Mais
alors que faire ?
Prioritairement
considérer que ce projet relève de
l'initiative publique, dès lors mener une réflexion, accompagnée de
spécialistes de l'urbanisme, prendre en
considération l'avis des berninois, faire un choix (c'est le rôle de l'élu)
mais garder la main et si ,au final, ce
projet ne peut se réaliser qu'avec une participation financière importante de
la commune, assumer le
déficit d'opération nécessaire pour
arriver à un
compromis acceptable pour tous,ce qui n'est
jamais déshonorant dès lors que
l'objectif relève de l'intérêt général.
A
quoi assiste-t-on ici ?
-
A un simulacre de concertation dont les 2 malheureuses photos de la feuille de
Bernin (n°21 p.14) en atteste, elles veulent faire croire qu'elle a porté sur
le projet urbanistique alors qu'elle faisait pour l'une (30 05 15) le bilan
d'une étude de la CCI. , et pour l'autre
(31 01 15) ! affichait un projet architectural ? (lequel ?),
certainement pas celui du « cœur de village » qui n'était pas encore
lancé suffisamment pour en montrer une image
(le promoteur parle d'une mise au point du projet en Juin 2017!).
-
A une absence complète de vision
urbanistique par une équipe municipale , qui conduit à une réponse totalement
induite par la
logique du promoteur à qui il a été donné un programme trop dense pour un
tènement réduit.
Disposer
d'une opportunité comme celle qu'a (eue) Bernin est exceptionnel : 2,8 ha au centre du bourg
-les Maréchales-, plus un secteur central d'environ 5000m2, immédiatement voisin, sur lequel une volonté
d'action est déclarée -le cœur de village- et au final : une absence de réflexion commune aux 2 projets .
Le
projet :
Cette
opération est dite « au chausse-pied » dans le jargon de l'urbanisme
cela signifie qu'elle répond à un remplissage optimum du site pour permettre au
promoteur d'en tirer le profit maximum. Légitime, c'est son métier.
Directives
de l'élu : faites
avec les règles du PLU en cours, auquel c'est ajouté un programme trop lourd pour le site, alors qu'une répartition de la
charge sur les 2 sites aurait pu être envisageable du fait d'une quasi
concomitance des 2 projets.
Le
résultat est « à la hauteur* » du
processus : interprétation des règles maximales de constructibilité et
organisation de l'implantation des bâtiments qui répondent prioritairement à
une optimisation commerciale pour le promoteur, absence de prise en compte du
voisinage de la partie amont du projet, architecture subie, de gabarit, grande
banalité pour un projet de centre bourg qui se
résumera à un programme immobilier, avec un parking devant, sans qualité et sans esprit.
Ainsi qu'il avait été dit dans le cadre des commissions extra
municipales lors de la révision du PLU, la surprise risque d'être grande pour
nombre de Berninois de voir s'ériger des constructions de grande hauteur
(jusqu'à 12 m) devant chez eux , dès lors qu'une attention particulière n'est
pas mise en œuvre pour en atténuer les effets.
Les proches voisins du « cœur de village » sont
confrontés à ce problème.
*Il semblerait qu'un problème de respect de la règle de hauteur
se pose à propos du projet.
Comme il a été dit par l'adjoint à l'urbanisme en commission , le
cœur de village n'a pas fait l'objet d'une Orientation d'Aménagement et de
Programmation (sous entendu : surtout pas, c'est réputé être « liberticide »
).
La
loi obligeait à faire une OAP sur le
secteur des Maréchales, la main de l'élu a été laissée au promoteur qui a tenu
le crayon du technicien!
Ce
choix délibéré en dit long sur l'état d'esprit des élus en charge de
l'urbanisme.
Rappel :
L'OAP est une disposition que l’État a offert aux élus pour qu'ils mènent leur
propre réflexion et qu'ils fixent ainsi le cahier des charges au promoteur et
non l'inverse comme c'est le
cas ici !
L'urbanisme
de Bernin se dessine à coup d'opérations immobilières juxtaposées, très
rentables pour les promoteurs, sans vision globale du territoire, (toujours pas
de Plan de Déplacement et de Stationnement sérieux).
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