Forum Citoyen du Grésivaudan
à la Maison du Rugby de Montbonnot,
Organisé par le Réseau des Conseils de Développement de la Région Grenobloise
Un
constat :
Les
habituels conflits d'intérêt pour le gisement foncier d'un territoire contraint
comme le nôtre sont ceux de la cohabitation équilibrée des dynamiques
économiques (dont celle de l'agriculture), de l'habitat, du déplacement, de la
qualité paysagère, de la santé, du loisir, etc …, en résumé du bien être du
citoyen.
La
pénurie de foncier « économique » est d'ores et déjà présentée comme
telle à l'échelle de la Métro et comme devant intervenir au terme des 6 ans à
venir, sur le territoire de la CCLG, en prenant comme référence la consommation moyenne en cours fondée
sur le
modèle actuel.
A
ce jour la consommation moyenne actuelle approche les 9 hectares annuels et les responsables locaux s'inquiètent de
trouver de nouvelles potentialités de foncier économique pour le futur, sachant
que la réserve actuelle est d'environ 50 hectares, facilement disponibles.
Pour
exemple, une hypothèse pressentie est de développer un secteur Grande Ile 3,
dans le prolongement des 2 premiers secteurs désormais quasiment saturés.
L'argument
de la sauvegarde de l'activité agricole concernée est balayée rapidement dès
lors que « seuls » 3 céréaliers (maïs) âgés sont concernés et
comme le rappelle « ingénument » un technicien : il n'y a pas de
valeur écologique remarquable sur le site !
L'hypothèse
d'une reconversion agricole du site, capable de générer une autre agriculture
et un autre rendement économique à l'hectare n'est pas évoquée à cette
occasion.
Un
questionnement sur le mode de consommation de l'espace.
Une
analyse attentive du mode de consommation des espaces dédiés aux activités
économiques permet déjà de comprendre qu'une rationalisation de celui ci serait
déjà plus économe et éviterait une fuite en avant conduisant à un étalement
urbain difficile à contenir.
Le
stationnement :
Dans
trop de zones économiques, le règlement concernant le stationnement traduit une
absence de prise en compte de l'économie de foncier désormais nécessaire.
Il
devient indispensable d'imposer le
principe du stationnement couvert conduisant à un empilement vertical des
véhicules, (silos à voitures, parkings enterrés, stationnement en rez de
chaussée,….)
Les
PLU peuvent imposer une telle règle.
Le
surcoût occasionné par la construction de stationnements couverts s'analyse au
regard de l'économie d'espace réalisée par l'acquéreur et par la collectivité
publique.
La
densité, la hauteur des bâtiments :
Les
conséquences techniques induites par les dispositions ci-dessus se répercuteraient
sur la densité de l'occupation du foncier et sur la hauteur des constructions.
Une
analyse économique objective menée par la puissance publique peut conduire
à proposer des dispositions réglementaires nouvelles en
matière de densité et de hauteur, qui bien conduites peuvent trouver leur place
dans une logique de qualité urbaine maîtrisée.
Les
énergies renouvelables :
Il
est toujours désolant de voir des surfaces de toiture, quelquefois très
importantes (cf.les plates-formes logistiques), inutilisées au regard du
potentiel d'équipement en capteurs solaires qu'elles représentent.
Là
encore des règlements plus contraignants à l'échelle des Documents d'Urbanisme
Locaux (DUL) peuvent imposer ces solutions techniques.
L'initiative
spontanée des ombrières sur le parking de Botanic est à remarquer.
La
nature des activités économiques :
Le
principe qui conduit à dédier des surfaces à l'accueil d'activités économiques
est largement dévoyé du fait d'une imprécision de langage, insuffisamment
éclaircie et très souvent utilisée pour répondre à des objectifs très locaux.
En
particulier, l'activité commerciale vient prendre la place de l'activité
économique, (au sens de productive), initialement prévue.
Elle
serait souvent compatible, voire complémentaire, du tissu bâti caractérisant la
centralité urbaine, le logement, l'échange social.
Cela
contribue au dépérissement des centres urbains si souvent décrié et à
l'utilisation indue de surfaces qui devraient être affectées à d'autres
fonctions.
Là
encore les PLU doivent être plus précis en caractérisant les activités
autorisées dans le prolongement du Document d'Orientation et d'Objectifs (DOO)
du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT).
L'objectif
d'un remplissage rapide des zones et la vue à très court terme prend
malheureusement le pas sur une logique de long terme qu'une vision
intercommunale devrait mieux savoir garantir.
La
prise en compte des risques naturels et technologiques :
Les
documents établissant la carte des
risques naturels identifient des secteurs
soumis à des risques qui peuvent être levés dès lors que des travaux
sont réalisés pour s'en protéger.
Le
calcul, souvent à court terme, du coût engendré pour les engager, bloque une
potentialité dont la valeur est à estimer à l'échelle du territoire.
Il
en est de même des terrains pollués dont le coût de dépollution est à mesurer à
cette échelle et sur le temps long.
L'occupation
agricole des sols peut aussi évoluer :
L'agriculture
« hors sol » est-elle synonyme de production agricole sans
qualité ?
La
question doit être posée d'une évolution
technologique des modes de production agricole de qualité.
Des
solutions techniques intelligentes existent pour empiler les m² de
stationnement, les m² productifs, les m² habitables.
Dans
des domaines certes très limités, mais très consommateurs d'espace, des
productions agricoles devraient pouvoir être envisagées sur le même principe.
L'hydroponie
semble en mesure de proposer une
solution économe en foncier agricole toute en garantissant une sécurité
sanitaire et une qualité gustative.
Une
agriculture urbaine doit pouvoir se développer, y compris sur d'anciens sites
industriels, dès lors qu'elle apporte les garanties de qualité sanitaire et
gustative attendues par le consommateur.
Sur
un schéma plus classique, le passage d'une agriculture extensive et
industrielle, telle qu'elle est pratiquée dans la vallée du Grésivaudan, en
agriculture plus respectueuse de l'environnement, vivrière et pourvoyeuse
d'emplois est à privilégier sur les terres agricoles qui s'y prêtent.
Un
projet agricole de territoire
Dans
le prolongement du Projet de Territoire voté par la CCLG, c'est un volet
agricole qui devrait faire l'objet d'un développement spécifique.
Pour
que cette ambition politique ne reste pas un vœu pieux, c'est bien d'un
document réglementaire commun dont a besoin le territoire pour y voir garantie
l'application d'une politique commune.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire